Ecoutez Adama, pêcheur à Nianing

ADAMA ancien réceptionniste devenu pêcheur à Nianing…

Ils sont 11 adultes dont 2 enfants à tirer les filets hors de l’eau. La scène se passe à une centaine de mètres de notre campement sauvage. Un enfant reste sur la pirogue colorée. Les autres pêcheurs forment deux lignes verticales face à la mer. Le filet forme un U à l’envers. La pêche « Banlaou » à la pirogue se distingue de celle au chalutier. Je m’approche d’Adama qui veut bien m’expliquer comment on pêche ici à Nianing et ailleurs au Sénégal.

La pêche miraculeuse est bien maigre : quelques dorades, mulets, des petits poissons, du corail, du plastique et du plastique (grrr !!!)…et une tortue, qui sera relâchée un peu plus tard. « Parfois la pêche rapporte 160 000 CFA ( environ 250 euros) à partager entre 11 pêcheurs, avec les frais à soustraire », précise Adama.

Adama s’exprime dans un français parfait. Il me raconte par la suite, qu’il était réceptionniste dans le plus grand hôtel de l’Ouest de l’Afrique : l’Aldiana. Mais celui-ci a fermé en 2007. « C’était dur aussi. Il fallait toujours faire attention à satisfaire les clients essentiellement allemands, comme ses propriétaires. On suivait des formations sur l’accueil et sur les langues. J’avais appris l’allemand. Maintenant je suis à la retraite, et je pêche aussi pour gagner un peu d’argent », lance-t-il toujours avec le sourire aux lèvres. Puis il rejoint ses collègues pêcheurs. Le bateau est remis à la mer, la tortue aussi !! Et c’est reparti pour une autre jetée de filet.