Rhylani, stagiaire dans le tourisme et guide pour notre journée à Soweto
A la question : « How see you the evolution in Soweto ? », il répond :
Nous avons passé notre dernière journée à Soweto, banlieue noire, comptant plus 1 200 000 habitants. Sunny et Rhylani, issus de Soweto et étudiants en tourisme, nous ont accompagnés en bus, puis une ballade de 14 km à travers les quartiers de Soweto s’en est suivie, essentiellement dans les districts de Kliptown et Orlando. Quelques images de ce parcours plutôt « clean », verdoyant, avec un habitat en évolution, loin des guettos :
Orlando Stadium, avec une capacité d’accueil de 40 000 spectateurs.
Plus loin le FNB Stadium, construit spécialement pour la Coupe du Monde de football de 2010, avec une capacité d’accueil de plus de 94 000 spectateurs.
Hôpital Chris Hani Baragwanath, 3ème hôpital le plus grand du monde avec ses 3 400 lits et 6760 membres du personnel
Orlando Towers, ancienne centrale électrique. Superbe vue panoramique de la plateforme, à 100 m de haut.
Sous le régime de l’Apartheid, seuls les habitants du centre, c’est à dire les Afrikaners, à l’époque, étaient alimentés en électricité. Pas les habitants de Soweto.
Musée Hector Peterson retrace l’histoire de ce jeune étudiant, tué pendant la révolte des étudiants en 1973. Ces derniers s’étaient opposés à l’obligation d’apprendre l’Afrikaans, langue officielle des Afrikaners, blancs sud-africains d’origine néerlandaise, française, scandinave ou allemande. L’afrikaners, la langue, en est un mélange.
Enfin la maison de Nelson Mandela, se visite et celle de Desmond Tutu, les 2 prix Nobel de la Paix, dans la très connue, Vilakazi Street.
« You walk too fast ! Your legs are long. Your’re doing one step, I’m doing 2 ! » me lance Rhylani en me précisant que son prénom veut dire « Quiet » Pas étonnant ! Cette marche est une promenade agréable. Les gens nous sourient souvent. Des enfants sont même venus m’enlacer fortement, à ma grande surprise. C’était chouette ! cette spontanéïté ! Plusieurs personnes nous lancent le : « Hi, How are you ? Where are yu come from ?’.
Nous étions ravis de notre journée. Même si l’impression générale que nous avons sur Johannesburg est que les choses sont encore bien compartimentées : l’habitat, les quartiers blancs/noirs/métis, les lieux de sorties ou de shopping,…
La preuve en est, comme le souligne Rhylani, au début de cet article : les blancs sud africains ne viennent pas visiter Soweto. Peut être un jour…
Bien sûr nous n’avons vu qu’une infime partie de Soweto. L’habitat reste très précaire dans certains distrincts comme Motsoaledi : absence d’eau courante, d’électricté, de voiries. Certains maisons sont faites de tôles ondulées et de cartons et subissent les inondations par temps de pluie. Le secteur manque encore cruellement de logement.
L’habitat est le reflet d’une société. Le centre ville de Johannesburg a été déserté par les populations blanches ou celles noires qui ont réussies, préférant des quartiers plus « cosy » et « secure » en périphérie. Des bâtiments modernes se côtoient avec des épaves architecturales. La vie des townships s’améliore doucement. Les tuiles rouges remplacent la tôle ondulée. Les quartiers s’organisent pour la collecte des déchets, parfois assurée par les habitants eux mêmes. La pénurie de logement est réèlle. La fin de l’Apartheid à permis à des dizaines de milliers de sud-africains de se rapprocher de Johannesburg pour trouver du travail. Le changement est réèl mais pas aussi rapidement que Mandela l’avait souhaité et annoncé : « le logement pour tous constitue une promesse inviolable ». Soweto, reflète encore aujourd’hui des inégalités sociales, éthniques et culturelles. L’habitat, sera très certainement un argument politique lors des prochaines éléctions présidentielles de mai 2019, comme l’anti-corruption ou l’emploi (28% de chômage). Je l’espère de tout coeur et que ce pays, plus grande puissance africaine industrielle, prenne soin de ses habitants si longtemps malmenés.