Des lions à Bloemfontein

Après la dizaine de journées passées à la ferme, nous avons repris la route vers le Nord du pays. Nous traversons les routes du Cap Nord et de l’Etat Libre. Arrêt à Colesberg pour une pause  déjeuner. Maria, portugaise, nous propose ses sandwichs avec beaucoup d’entrain. Fish and chips pour Stéphane et moi un sandwich au chedar et à l’omelette.
On se pose sur les marches d’un magasin où un ouvrier s’apprête à les repeindre. Stéphane remarque : « Tiens il repeint sur la poussière ! ». Cacher la misère. Il fait chaud. Nous avoisinons les 30 degrés. Un vent léger nous caresse le visage. La ville semble calme et paisible. Qu’il est bon de se poser et d’observer, tout simplement.
Des collégiens, toujours à l’uniforme de leur école, passent devant nous. Des passants nous saluent.

Plus loin, une boutique de vêtements. Miraculeusement je trouve un short en jean à ma taille. La cabine d’essayage n’est autre qu’un local servant à la fois de cuisine, de poubelle et de débarras. C’est Tsion, une éthiopienne qui tient la boutique. Je tente une demande de réduction. Elle me fait un « non »catégorique !. Je discute chiffon. Finalement au moment de payer, elle me fait un prix. Cool. Je repars avec mon short. Nous sommes en hiver maintenant. Malgré des soirées plus fraîches, 12 degrés, la journée varie de 20 à 30 degrés suivant les régions.

Allez ! On reprend la route vers Bloemfontain. Le AirB&B que nous avons réservé est tenu par Lucinda. Son salon de coiffure est attenant à notre logement. Pratique. Le lendemain nous discutons cheveux. stéphane, ce coups ci, n’est pas concerné (hi, hi), bien que… Prise dans son enthousiasme, Lucinda, me propose gratuitement un shampoing colorant et un brushing. Bon d’accord, je ressors avec une coupe à la « Dallas ». C’est une femme qui aime son métier. Son mari et sa fille arrivent également dans le salon qui se transforme en lieu de papotages. Séance photos avec Stéphane. Drôle !

L’après midi nous avons exploré Bloemfontain. Ville des instances judiciaires et universitaires. Plus de 500 000 habitants. Pas un touriste aux alentours, d’ailleurs très peu de blancs. La ville a l’air quiet (calme).

Nous visitons l’Anglo Boer War Museum. Nous y découvrons une autre partie de l’histoire déjà tumultueuse de l’Afrique du Sud.  La guerre des Boers. Ce qui devait être une « Tee time war » de 3 mois, d’après un général anglais, aura finalement duré 3 terribles années.

Ecoutez l’ambiance de la guerre des Boers :

Ecoutez la geurre des boers expliquée :


En 1899, éclate la première guerre entre les britanniques et les boers (descendants des premiers colons néèrlandais, allemands, français). Les riches gisements d’or et la découverte de diamants en sont les causes principales de cet intérêt soudain de la part des anglais. Les boers s’organisent, se regroupent, résistent. Mais l’état britannique répliquera par une politique de terreur. Fermes brûlées. Déportations. Plus de 116 000 boers et 120 000 africains noirs (garçons de fermes, bergers, bonnes,;..) furent envoyés dans les premiers camps de concentration. Conditions de vie insalubres. Rations réduites. Maladies. Manque de soins et de matériel. De nombreux prisonniers fûrent également envoyés dans les camps en Indes et à Ceylan. Le musée expose toute d’objets créés par les prisonniers comme ces magnifiques ouvrages de menuiseries. Le musée interdit les photos.

Ecoutez ce que les femmes ont enmenées dans les camps : « What will you save ? »

Ecoutez le poète et activiste Jacob Daniel Du Toit :

Plus tard nous irons déguster un café et un bout de gâteau dans le paisible jardin de Olieweinhuis Art Museum. Une très belle demeure, avec jardin et salles d’exposition d’art moderne.

Une exposition retient particulièrement mon attention. Celles des Basotho Blankets. Sorte de couverture en laine portée par le peuple Sotho et unique au Royaume du Lésotho. A l’origine cette cape était en peau de bête (mouton). Il existe une variété de Blankets pour représenter les différents rites de passage de la société (de l’adolescence à l’âge adulte), mais aussi le rang, la situation matrimoniale, l’appartenance à un groupe. L’histoire a commencé en 1823. Un missionnaire français alla présenter une Blanket au Roi Moshoeshoe I. La mode et la pratique se répandirent très vite. Chaque sotho, avait désormais besoin uniquement de deux choses : un couteau et une Blanket pour dormir. Pour les femmes, avec des enfants en bas âge, la Blanket est nouée sur les hanches, dénouée si besoin pour porter l’enfant sur le dos et de le garder au chaud.
Cet accessoire, devenu essentiel, est emprunt de symboles. La manière de le nouer, les motifs imprimés, sont autant de signes présentant déjà l’homme ou la femme qui le porte.

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Allez !!! Le lendemain dernière visite, avant de reprendre la route. Nous avions entendu parlé de la ferme de BAGAMOYA. Cette ferme, au nord de Bloemfontein a comme vocation de recueillir des animaux , dont le sort était destiné à une mort certaine. Botha & Sharine Barnard, ont commencé à accueillir un lion il y a une vingtaine d’années. De fil en aiguille, ils ont continué d’acceuillir ces animaux en détresse. La ferme est devenue refuge et lieu de repos.
Plus de 20 félins y séjournent aujourd’hui. Des lions, lionnes et lionceaux, un couple de lions blanc, des guépards, des léopards et même des tigres, venus d’Inde.

Interview de Botha, gérant de la ferme de BAGAMOYA :

Ce qui nous intéressait avant tout dans cette ferme c’était de pouvoir approcher les fauves, caresser et jouer avec les lionceaux. Nous en espérions pas tant. Nous rentrons dans les espaces sécurisés avec Botha. Il rentre en premier. Puis nous fait signe de le suivre et de nous mettre sur le côté. Il nous donne le feu vert et fait les présentations. La première heure nous la passons à jouer avec les lionceaux.

Ecoutez les lionceaux ronronner :

Puis au tour des Léopards. Ces derniers sont particulièrement câlins. Le plus gros des deux se jette littéralement sur moi. Je tombe sur le côté. J’esquive et me relève aussitôt.  Je n’avais pas envisagé la possibilité qu’il puisse se jetter sur moi. Botha me rassure et calme la bête : « Il a voulu te faire un Hug !!! » Hum…j’en ai le coeur qui bat de tant de démonstration d’affection. J’adore !!. « Par contre, ne leur tourne jamais le dos, sinon ils prennent l’ascendant » me précise Botha.

Ecoutez les léopards :

Inimaginable de voir ces bêtes de si près. C ‘est juste incroyable. Bien sûr, il a fallu un petit temps d’acclimation. Stéphane est plus prudent : « j’ai pas envie de me faire bouffer par un lion » dit-il avant d’arriver sur les lieux. Nous passons à côté des lions. C’est bientôt l’heure du repas. Un homme de main leur lance de gros bouts de viande.

Voici les sons des autres animaux enregistrés à la ferme de BAGAMOYA 

Ecoutez les lions, tigres se parler, boire, ronronner, se bagarrer :

Ecoutez les guépards ronronner :

Ecoutez les cygnes noirs faire leur chant de séduction :

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Il y a là aussi un hippopotame, un chacal, des porques-épiques, des oiseaux, une grue de paradis, des cygnes noirs, des loups, des chiens, des volatiles de toute sorte,…

Vous pouvez nous suivre d’une manière plus instantanée sur Instagram, nous essayons de publier une photo ou vidéo une fois par jour : baroudeursdesens    

Nous prenons la route pour Kimberley.

2 réflexions sur “Des lions à Bloemfontein

  1. Sebastien

    Coucou,
    Vraiment super les sons. Louis était très impressionné d’entendre les lions: « wouah, elle n’a pas peur Mimi ? »
    Merci de nous faire profiter de tous ces moments de plaisir.
    Bisous.

    J’aime

    1. Merci Sébastien. Très heureuse de savoir que Louis a aimé les sons des lions. Tu pourras lui dire que je n’avais pas peur des lions, ni des léopards car nous étions bien encadré. J’avais confiance dans Botha, le maître des lieux. En pleine brousse j’aurais été plus prudente…Bisous à toute la famille

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