
Nous quittons la région désertique du Karoo. Après quelques centaines de km parcourus, les 1ères prairies de vaches et les cultures de vignes apparaissent dans un paysage plus verdoyant. Nous traversons Worcester avec ses grandes maisons, signes d’une vie plus confortable. Les townships de De Doorn, entre autres, que nous apercevons au passage, constrastes cependant fortement. Entassement de maisons en dur, cabanes-maisons, séparées de deux, trois mètres, patchworks de tôles assemblées, linge coloré balayé par le vent, silhouettes d’hommes, de femmes, d’enfants, en marche, en attente, en jeu et rivières de déchets complètent ce paysage traversé.

Malgré une arrivée tardive à Paarl et un flop au niveau du logement, nous nous sommes tout de suite senti à l’aise dans cette ville à 1h à peine de Cape Town. D’architecture victorienne, de style Cape-Dutch (architecture hollandaise du Cap), certaines demeures sont classées monuments historiques. Paarl est la troisième ville la plus ancienne d’Afrique du Sud (après le Cap et Stellenbosch). Comment ne pas l’aimer ?
Main Street. Artère principale avec ses chênes centenaires. La ville est soignée. Restos sympas, galeries d’art et la nature en toile de fond le Paarl Rock, avec un des plus grands granits du monde. Elle est aussi connue pour son vignoble. Nous sommes à deux pas de Franschhoeck et Stellenbosch (article ici)
Lors de notre première journée nous grimpons sur la montagne pour découvrir le The Afrikaans Language Monument. Monument & Musée à la gloire de la langue Afrikaans. Vous le savez peut être déjà ou en ai-je déjà parlé ? L’Afrique du Sud compte 11 langues. Afrikaans, Anglais, Xhosa, Zoulou, Sesotho, Sepedi, Setswana, Xitsonga, Siswati, Tshivenda, Ndebele,…
Belle symbolique que cet édifice d’Art contemporain. Les différents éléments phalliques, convexes et en courbes qui le composent, expriment à la fois l’héritage européen et africain de l’Afrikaans et la volonté de communion et de rapprochement de toutes ces langues. Suivant les régions, les tribus, l’héritage culturel et historique, des langues différentes. L’Afrikaans se veut le trait d’union de toutes ces langues. Sinon impossible de communiquer. L’anglais est enseigné dans toutes les écoles.

Nous sommes le 25 mai. Journée de la liberté et de l’Union Africaine. Des fêtes se multiplient dans Paarl à cette occasion.
Une ballade dans les jardins nous invite à découvrir multiples plantes africaines et à admirer les hauteurs des cols Du Toits Kloof et Michells. par beau temps avec un fond d’air frais pendant ce début de saison hivernale. J’ai toujours du mal à me dire que l’on est en hiver ici, tant le contraste est fort avec nos hivers rigoureux d’Alsace ou nos grisailles humides des Pays de Loire. Imaginez celà. Vivre ici. Tous les matins, ou presque, les premiers rayons de soleil vous accueillent comme le sourire sur le visage d’une vieille femme bienveillante. Chaleureux. Lumineux et prometteur pour la journée. Quel beau présage !

Un lunch chez Cattle Baron avec une mise en salle digne d’un grand restaurant. Nous y mangeons pour 18 euros à deux ! Question gastronomie et lieux pour satisfaire nos papilles gourmandes, nous sommes aux anges. Parfois difficile de se contenter d’une cuisine plus simple et « maison ». Nous sommes des gourmands. Mais en voyage nous devons être prudent avec les dépenses. Surtout si nous voulons voyager le plus longtemps possible.




Nous nous balladons le long des rues du centre très étalé de Paarl. Nous nous arrêtons à la Gallery 88. Herman Kruger, le propriétaire, et ses deux chiens, nous accueillent chaleureusement. Jeune retraité, ancien juriste, fringant et élégant. Petite veste à la coupe italienne, jean’s, tennis tendance, monture de lunette noire et ronde. Coup de coeur pour deux artistes : Charlotte Louw et Paul Blomkamp (ph à droite), sud africains tous les deux. La première est une artiste en devenir. Un réèl talent. Cela fait un an à peine qu’elle expose est déjà un franc succés. Nous avons la chance de la rencontrer, d’échanger avec elle et même de découvrir son atelier secrètement gardé à l’abri des regards curieux. C’est son jardin secret. Sa bulle. Son no man’s land. Mais comment fait-elle ? Car, cette artiste peintre est également une femme très entrepreneuse. Avec son mari, elle gère le Picardie Guesthouse, une petite ferme-activité-café, le Jankan, où des enfants et leurs familles viennent passer des après midi- goûters ou tout simplement fêter leur anniversaire. Gâteaux et « Roosterkoek »(petits pains cuits sur braises) en dégustation. Elle gère également une ferme de mouton dans le Karoo à 500 km de là.
La Spice Route Fairview est une destination inévitable. Petit village d’artisans, commercants, boutiques, galeries, restaurants,…dégustations de vins, de bières, de chocolats. Nous nous arrêtons chez CBC, Cape Brewing Co, Stéphane y fait une dégustation de 5 bières. Je me rattrappe avec une dégustation de vins chez Fairview. En terrasse. Les montagnes se dressent devant nous. La vue paisible. Forcément le vin est bon, accompagné d’un petit plateau de fromage, chetney et charcuterie. Nos sens sont en éveil. Nous en profitons encore car bientôt tout cela se sera plus qu’un lointain souvenir lorsque nous aurons récupéré Fendi et que notre vie de baroudeurs reprendra.
Nous reprenons la route pour Cape Town, la ville mère, comme les sud africains aiment à le dire.
Bon retour vers Cape town. Fendi ne saurait tarder à arriver. La vie de nomade et de liberté totale va reprendre ses droits. Bisous à vous deux.
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Merci Filou ! Oui nous avons hâte de reprendre la route et notre vie de baroudeurs…même si cette grande parenthèse était sympathique
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