Rio de Janeiro, Samba Samba

Nous quittons la gare routière de Sao Paulo. Il est 11h. En route vers Rio de Janeiro, le paysage est verdoyant et vallonné. De nombreuses rivières sont visibles tout le long du parcours. 6 heures de bus. Siège inclinable, 1er étage, 2ème rang à gauche. Le bus a du vécu mais reste confortable. Puis un arrêt déjeuner, à mi parcours, dans un restoroute à la musique bavaroise. Surprenant. Je soupçonne des cars entiers de touristes allemands débarquant ici, en saisons touristiques. Et puis Rio de Janeiro, avec ses 6,33 millions d’habitants, apparaît au loin et s’étalant à l’infini. Ville de tous les fantasmes.

J1 – Santa Teresa, le quartier bohême cool et festif.

Groupe de musique Bar Choro Do Serginho

Le temps de nous glisser dans un taxi jaune de la ville. Au bout de 40 minutes nous arrivons dans notre quartier de résidence pour la semaine. Santa Teresa. Nous longeons les rails du Tram Jaune, petite attraction touristique dans le quartier, toujours en circulation. Situé au sommet d’une colline, Santa Teresa a des allures de village. Ce quartier bohême abrite de vieilles maisons, des bars, restaurants, boutiques et ateliers d’artistes.

Valentin, un des gérants de la Guesthouse Casa 48, Rua Almirante Alexandrino, 2023, nous accueille à la porte. Nous avons du retard. La circulation, les bouchons, présagent d’une ville urbaine dense. Il est 18h30, le soleil est déjà couché. La magnifique vue de la terrasse de la Casa 48, se dévoile de mille lumières. Nous devinons les formes du « Pain de Sucre ». Valentin, de bons conseils, tout le long de notre séjour, nous propose une sortie le soir même au Bar Choro de Serginho,  où se produit un groupe de musique Jazz-Samba-Full. 4 musiciens, 4 instruments : synthé, guitare, clarinette et contrebasse. L’ambiance musicale agréable est accompagnée d’une planchette de camembert frit, de charcuterie, de confiture d’abricot et de pain, qui ravit notre palais. Retour en taxi. (1,5 km, 13 reals* = 3 euros).

J2 – Le Christ Rédempteur, la plage d’Ipanema.

6h. Les premiers rayons du soleil éclairent notre chambrette avec vue sur la Baie de Rio.  Je me lève, sans bousculer Stéphane, pour admirer le paysage à couper le souffle sur la Baie de Rio et le Pain de Sucre. « Waouh !». Un petit déjeuner est pris dans la pièce de vie avec sa baie vitrée. Cette vue est incroyable ! 6 nuits passées dans la Casa 48 et cette vue que nous ne cessons d’admirer.

Nous reprenons un Taxi, puis le « Trem de Corcovado » (quartier du Cosme Velho) jusqu’au Christ Rédempteur sur le Mont de Corcovado, à 711 m d’altitude (75 reals/pers). De 1922, il aura fallu 9 ans pour finaliser sa construction. Symbole du Brésil, comme la Tour Eiffel l’est à la France. Une des 7 merveilles du monde, d’après certains voyageurs. Vue sur le stade de Maracana, « le plus populaire au monde » me dit Stéphane.

Une petite chapelle au pied du Christ, invite le voyageur à se recueillir, en silence. Athée, j’ai une pensée pour les personnes proches décédées ces dernières années.  Silence et émotions. Un peu de fraîcheur et un chant religieux nous font oublier le taux d’humidité important et les 36°, à l’extérieur, sous un soleil de plomb.

Sur le retour, en chemin vers le train, nous croisons un groupe de Pères Noêl. Décalage avec cette chaleur présente.

La plage d’Ipanéma.

Puis nous redescendons vers les plages. La météo nous annonce un temps couvert et pluie pour le reste de la semaine.

Auparavant, j’en profite pour acheter un maillot de bain deux pièces dans une des boutiques de l’Avenida Visconde de Piraja, dans le quartier d’Ipanema. Stéphane fait un tour chez le barbier.

Puis, notre choix se porte, non sur la célèbre plage de Copacabana, mais sur celle d’Ipanema, plus propre. Nous y passons toute l’après midi et jusqu’au coucher du soleil. Nous sommes entourés de jeunes couples et groupes d’amis. Nous comprendrons plus tard que des zones bien précises existent, délimitées par les postes de secours. Celles des familles des différents quartiers de la ville, communauté LGBT, des jeunes des favelas, joueurs de volley-ball ou de foot, famille huppée, jeunesse dorée,…

La « Praia », véritable pilier de la vie sociale des Cariocas.

Nous remarquons que les Cariocas (habitants de Rio) vont à la plage pour discuter, jouer, manger, se détendre, pendant des heures…mais peu d’entre eux se baignent. Les filles sont en bikinis brésiliens, avec les fesses visibles et bien rondes, les hommes en « Tsunga » (maillot boxer). Même les femmes d’âge mûr. Tout le monde vient avec son « Kanga » (Paréo). Pas de serviette de plage.
Nombreux sont les marchands ambulants vendant : « Maté Leao » (thé brésilien avec limonade, servi dans de gros bidons), jus de fruits, glaces, cocktails, paréos, lunettes de soleil, bikinis, …
Le spectacle est sur la plage…Point d’ennuis.

Les plages les plus connues autour de Rio : Copacabana, Ipanéma, Guanabara, Vermelha, Barra da Tijuca, Prainha, …

J3- Le centre historique, la soirée Forro.

Ce matin, quelques gouttes fines forment un rideau la superbe vue sur la baie de Rio. Le ciel est gris, Il pleut.

Nous décidons de faire un tour dans le centre historique, très animé la journée, désert le soir et le Week-end. Un mélange architectural se succède. Tantôt d’anciens bâtiments coloniaux, tantôt constructions modernes.

Nous longeons le théâtre, les marchés, les musées (Beaux Arts, Musée historique National, Musée futuriste du lendemain, CCBB : Centre Culturel de la Banque du Brésil… ).

Nous avons tenté de visiter le CCBB, un des plus intéressants de la ville et gratuit, par deux fois, sans succès. Queues interminables.

Autre lieu magique à découvrir : la Real Gabinete Portugues de Leitura. Rua Luis Camoes 30. Elue la 4ème bibliothèque la plus belle au monde.

Après l’achat du bikini, à présent les tongs. Je passe dans une énorme boutique Havaianas. Tant de choix. Elles sont « made in Brazil 100% » et 4 fois moins chers qu’en France.

Puis juste en face, une des plus anciennes pâtisseries portugaises, la Confeitaria Colombo, rua Goncalves Dias 32. Nous dégustons pâtisserie et café et profitons du magnifique décor.

Soirée Forro, quartier de Lapa

Le soir, Valentin et Ariane nous proposent de les accompagner à une soirée Forro. Un groupe traditionnel du Nord Est du Brésil se produit dans une salle communale dans le quartier très animé de Lapa, entre Santa Teresa et le Centre historique. Un danseur de Forro, propose une initiation l’heure qui précède le concert. Suelline, Michel et Barnabé, d’autres clients de la Casa 48 nous y accompagnent.

La danse du Forro est une danse traditionnelle du Nord Est du Brésil. Le Forro se danse en couple. Deux pas à gauche et deux pas à droite, avec des variantes. Les instruments traditionnels qui l’accompagnent sont le Triangle, l’Accordéon et le Zabumba(instrument de percussion), parfois d’un Pandeiro (tambourin). Une ambiance gaie, joyeuse, festive. Le tempo est rapide, les pas sont courts, les sons et mouvements sont tout en sensualité. Ca fait du bien de voir les gens s’amuser, se toucher, danser,…et entendre cette musique joyeuse. Un dernier verre est pris dans un bar voisin, un autre groupe de musique s’y produit. Toujours la même ambiance festive et joyeuse. Les chants et la Samba.

Après la soirée Forro/Autre bar

J4-Le Pain de sucre, le Street Art, la Citade de Samba.

Le temps est toujours couvert et gris. La température reste douce. 27°.  Le téléphérique nous amène sur les hauteurs du Pain de Sucre, pic granitique à 396 m d’altitude. Autre panorama sur la ville de Rio et ses environs. De là nous pouvons admirer distinctement les plages de Copacabana, d’Ipanema, le quartier de Botafogo et l’aéroport International, avec les avions qui décollent. Le 1er téléphérique a été inauguré il y a plus de 100 ans.

Puis, nous décidons de longer les 5 grandes fresques murales, représentant les 5 continents près du quartier de Gamboa. Eduardo Kobra, artiste brésilien du Street Art, en est un l’auteur.

Mais que serait un passage à Rio sans parler de son fameux Carnaval ?

La Citade de Samba.
Nous arrivons à la Citade de Samba avec un peu de retard. Après les fresques murales de Kobra, il est nécessaire de prendre le tram. Un ticket est pris au distributeur automatique au bout d’un quart d’heure. C’est une carte rechargeable nominative, avec une caution de 3 reals. Comme nous ne parlons pas le portugais et que peu de brésiliens parlent l’anglais, nous mettons un peu de temps à comprendre comment ça marche. Mais je dois dire que les brésiliens sont toujours près à nous aider et à nous rendre service.

La Citade de Samba regroupe les quatorze Ecoles de Samba, en compétition chaque année. Chaque école se prépare un an à l’avance. Pour chacune, un minimum de 500 participants est nécessaire. Chaque année une chorégraphie, un décor et des costumes différents. Un énorme chantier, très pris au sérieux, pour monter dans le classement. Chaque école défile ensuite dans le Sambadrome. Durant les 5 jours qui précèdent le mercredi des Cendres, l’ensemble de la ville est tourné vers une frénésie carnavalesque. L’origine de la Samba est attribuée aux esclaves africains amenés par les portugais.

Nous visitons les ateliers au pas de courses. Puis une vidéo explicative sur le Carnaval de Rio, en quelques minutes, nous est montrée dans une pièce. Dans une autre salle, nous sommes invités à enfiler des costumes de Carnaval, fait de paillettes, plumes, tissus,…

Une jeune danseuse nous apprend quelques pas de Samba. La visite se termine par un verre de Caïpirinha, un passage à la boutique, de produits dérivés et le paiement de la visite. Un fonctionnement bien rôdé, un peu expéditif à mon goût.

Le soir : nous retournons dans notre quartier de Santa Teresa où un concert est donné. Nous y passons une soirée avec Alex, Pauline et Coreline, des belges rencontrés à la Guesthouse Casa 48.

Groupe de Musique /resto à Santa Teresa

J5-Les Escadaria Sélaron, le Centre commercial de Rio Sul, le Roof Top de Porto Bay.

Le temps est toujours pluvieux, couvert. Nous décidons de descendre à pieds vers les Escaliers de Selaron. 215 marches, 125 m de long. Situés à une cinquante de minutes de marche de la Casa48, entre la rua Manoel Carneiro et la rue Joaquim Silva, les Escadaria Sélaron, sont une véritable attraction touristique. De nombreux touristes viennent s’y prendre en photo, en selfie.  Plus de 2000 carreaux colorés et de faïence ornent les escaliers. L’œuvre a été réalisée par l’artiste chilien, Jorge Sélaron.

Puis une pluie dense s’abat sur Rio. Nous faisons quelques boutiques dans le centre commercial de Rio Sul pour se mettre à l’abri et prendre la température des boutiques.

Puis nous rejoignons la plage de Copacabana pour une Caïpirinha sur le Roof Top du Porto Bay Hotel Resort. Vue panoramique sur la plage de Copacabana, malgré la pluie, sous un air de Bossa Nova.

Retour en taxi, sur le parcours nous apercevons le Sambadrome.

J6- Le Parc National de Tijuca. Alto Da Boa Vista.

Nous passons l’après midi avec Cécile et André et leurs deux enfants, Margot et Arthur. Céline est la fille de notre ex-propriétaire, Michel. Nous l’avions contacté quelques jours auparavant. Comme elle habite à l’Alto Da Boa Vista, près de l’entrée du parc de Tijuca, nous en avons profités pour y faire une petite balade. Mais le brouillard y est épais. La vue chinoise est bouchée, mais garde une ambiance romantique. La forêt de Tijuca, faisant partie du parc, est la plus grande forêt urbaine au monde. Des marches pédestres de quelques heures sont faisables à l’intérieur du Parc.

De retour André nous fait goûter la Cachaça Jambu, un alcool de canne à sucre provenant de la région du Minas Gerais que Cécile a rapporté de Manaus et qui laisse un effet particulier dans la bouche (effet anesthésiant).

Bar Do Mineiro

Sous les conseils d’André sous dînons au Bar do Mineiro pour déguster une Feijoada, spécialité brésilienne. Sauce aux haricots noirs, avec viande de porc et saucisse, servie avec du riz, de la Farofa (farine de Manioc torréfiée). En dessert, des figues en conserve et bout de fromage frais.

J7 – Marché dominical de Gloria.

Pablo, le spécialiste de la Caïpirinha (cf.recette en fin d’article) de la Casa 48, nous dit la veille : « Allez voir le marché de quartier de Gloria ». Nous descendons d’un pas alerte les ruelles de Santa Teresa jusqu’au quartier Gloria.

Ambiance au Marché de Gloria

Nous découvrons les multiples étals de fruits et légumes, viande, poisson, vêtement, plats cuisinés, …un marché coloré. Un peu plus loin un groupe de musiciens et des danseurs de Capuera se donne en spectacle. La rue est animée en ce dimanche matin.

Groupe de Musique Capoeira/Gloria

Puis un peu plus loin la Cathédrale Métropolitaine de Rio. Architecture atypique, en forme de pyramide. Le catholicisme reste la 1ère religion au Brésil. Le protestantisme vient en second. Spiritisme et Vaudou sont également présents.

Copacabana Palace

Dernière après midi passée sur la Plage de Copacabana. Même par temps couvert, la plage est bondée. L’ambiance y est incroyable.

En fin d’après midi, nous dégustons un Escondidinho, gratin de purée de manioc et de fromage (parfois au bœuf ou poulet séché), avec une salade. Un concert est donné.

Groupe de musique dernier soir à Santa Téresa

J8- 11 novembre 19. Départ pour Salvador de Bahia, en avion cette fois-ci. Il pleut des cordes. Nous arrivons à l’aéroport, trempés.

*1 real = environ 25 cents d’euro.

RECETTES brésiliennes

La recette de BISCOITO DE QUIEJO d’Ariane, brésilienne et épouse de Valentin.

Région de Minas Geiras/ Goias.

Ariane

A déguster pour l’apéritif ou le petit déjeuner. 20 minutes de cuisson, 180°-200° pour la température du four.
Ingrédients :
4 verres de farine de Manioc Polvilho.
¾ de verre d’huile de soja ou de tournesol
1 verre de lait
3 ou 4 œufs
1,5 verres de Mozzarella râpée
2,5 verres de fromage râpé/parmesan
1 pincée de sel

Mélanger : Lait + Farine + huile chaude + fromage + œufs. Former des petites baguettes et donner un coup de fourchette pour le dessus, pour la décoration. Faire cuire au four pendant 20 minutes.

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Recette de la boisson CAIPIRINHA, par Pablo, barman à Casa 48 et tatoueur.

Recette de Caïpirinha en Anglais par Pablo

1 citron vert coupé en 4, enlever le milieu et les deux extrémités.
1 cuillère à soupe de sucre cassonade.
Ecraser le tout avec un pilon.
Ajouter 4/5 glaçons et 2 petits verres (ou 60ml) d’alcool de canne à sucre, la Cachaça, ici la marque Ypio’ca (ou Salinas, Boazinha, Seleta, de la région Minas Gerais))
Secouer au Shaker pendant quelques secondes. Mettre dans un verre. Ajouter une demi rondelle de citron pour la déco et une paille recyclage ou métallique.
C’est prêt !!

10 réflexions sur “Rio de Janeiro, Samba Samba

  1. Quand Mimi joue la fille d’Ipanema il ne lui reste plus qu’a chanter la célébre chanson « The Girl from Ipanema » (« Garota de Ipanema ») écrite en 1962 par Antonio Carlos Jobim avec des paroles en Portugais par Vinicius de Moraes et en anglais par Norman Gimbe. L’enregistrement a été réalisé avec Astrud Gilberto, João Gilberto et Stan Getz, en Mars 1963.https://www.youtube.com/watch?v=c5QfXjsoNe4

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  2. Béatrice

    Maracana ! Évidemment stade le plus célèbre du monde ! Il y a quelques jours je l’ai trouvé dans mes mots croisés !!😛 Heureusement que Stéphane est là pour approfondir ta culture foot balistique Bientôt je vais vous envoyer des photos de Strasbourg capitale de Noël, cela vous dépaysera un peu 😜

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    1. Coucou Béa. Que serai-je sans Stéphane. Il me relit à chaque article.Je t’écris de Salvador de Bahia (prochain article). Ce soir, en rentrant, j’ai vu qu’ils étaient entrain d’installer un grand sapin, fait de bouteilles….La déco de noël commence aussi ici avec 30°, ça fait drôle….beijos et merci de nous suivre

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