15 octobre 2019 Dans 9 jours exactement nous laisserons Fendi à Port Elisabeth dans un container de la société de shipping Hapag ILoyd pour une grande traversée vers l’Amérique du Sud. 51 jours de voyage sans Fendi. Nous le récupérerons le 17 décembre à Montevideo, en Uruguay.
Dimanche 22 septembre. Nous quittons la superbe vue sur la Olifants River, de notre emplacement de camping de l’Aguias Pesquieras, dans Limpopo National Park. Direction la porte d’entrée centrale, appelée Giriyoudo, du kruger National Park qui est aussi un des postes de frontière entre le Mozambique et l’Afrique du Sud.
Départ de Cape Town sous la pluie. Nous prenons un dernier breakfast au Café Paris où Jack le hollandais nous y attend. Quelques ravitaillements pour les prochains jours. Sur le parking du supermarché Jean Luc, un sexagénaire dans sa Mazda décapotable nous interpelle. Venu en Afrique du Sud pour une étape vers le Paraguay, il y a 37 ans, il n’en est jamais reparti. Homme d’affaires de la nuit, il a géré des boîtes de nuit, restaurants, crêperies. Coïncidence. Il vient de Nantes.
Nous prenons donc enfin la route vers le Nord. Les paysages changent est sont plus verdoyants. De ci de là des troupeaux de moutons et de vaches. Il pleut toujours. Puis le soleil apparaît mais le fond d’air reste frais, sensation de fraîcheur amplifiée par un léger vent. Nous nous arrêtons près de Stranfontein. Petite ville en bord de mer. Nous trouvons un emplacement réservé pour le pique-nique.
Alain & Françoise, de Nîmes
Un quart d’heure à peine plus tard, une Mercedes Sprinter s’approche. Des français de Nîmes. Françoise et Alain, retraités ont décidés de vivre, la plupart de leur temps, sur les routes. 3 ans passés en Amérique. 14 mois en Afrique à parcourir les routes de Namibie, du Botswana, de la Zambie, du Zimbawé, de l’Afrique du Sud et j’en passe. Rapidement nous sympathisons et décidons de partager le dîner. Le vent se lève. Françoise nous propose de nous mettre à l’abri, dans leur 4×4 aménagé. Alain et Françoise sont sur la route du retour. Ils décident un shipping de leur véhicule vers Anvers. Eux prendront l’avion. Je les trouve incroyablement courageux, détendus et très sympathiques. C ‘est chouette de pouvoir vivre ainsi ses rêves.
Pour nous c’est la première nuit avec Fendi depuis nos
retrouvailles. La nuit est fraîche. Nous avons vraiment froid, même sous la
couette. La température descend à 5. Stéphane garde son tee-shirt, je garde mes
chaussettes.
De retour sur Cape Town. Nous profitons de notre dernière journée en voiture pour nous rendre à Houet Bay pour une belle randonnée en bord de mer et déguster un des meilleurs Fish & Chips du coin. Nous retrouvons la Table Moutain et le Lion’s Head en toile de fond. Cette ville est vraiment chouette. Notre appartement, que nous louons pour la semaine, est situé dans le quartier de Green Point. De là nous organisons notre départ pour la Namibie dès la réception de Fendi, ce dernier en shipping depuis maintenent 70 jours (au lieu de 40)…Seule tâche noire au tableau. Ce qui devait être un simple shipping en bateau s’avère être un vrai parcours du combattant. Fendi est bien arrivée au port de Cape Town début de cette semaine. Impossible de le récupérer de suite. Des formalités administratives, douanières, portuaires, et j’en passe nous sont imposées. Des interlocuteurs à n’en pas finir. Tout par mail, téléphone. C’est à y perdre le peu d’anglais que nous avons en poche pour démêler ce sac de noeux. Budget fortement entamé par des frais supplémentaires de taxes, de frais de stockage, d’hébergement qui se prolongent… Nous faisons les comptes un jour de pluie. Moral en baisse.
Nous quittons la région désertique du Karoo. Après quelques centaines de km parcourus, les 1ères prairies de vaches et les cultures de vignes apparaissent dans un paysage plus verdoyant. Nous traversons Worcester avec ses grandes maisons, signes d’une vie plus confortable. Les townships de De Doorn, entre autres, que nous apercevons au passage, constrastes cependant fortement. Entassement de maisons en dur, cabanes-maisons, séparées de deux, trois mètres, patchworks de tôles assemblées, linge coloré balayé par le vent, silhouettes d’hommes, de femmes, d’enfants, en marche, en attente, en jeu et rivières de déchets complètent ce paysage traversé.