Nous avons rencontré Christine Bergougnous à Nouadhibou lors d’une sortie en mer. Elle s’est présentée avec un grand sourire, un foulard noué sur sa tête : « Bonjour, Christine humanitaire ». C ‘est une femme étonnante. Spontanée, savourant chaque instant et sensible à la condition des enfants.
En 2012, elle décide de partir sur les traces de son père en Mauritanie. Elle a commencé par des ateliers de lecture du « Petit Prince » de Saint Exupéry, auprès d’enfants du Sahara. « Cette histoire est née dans le désert, il était normal pour moi que les enfants connaissent cette histoire », précise t-elle. C’est à ce moment là qu’elle fait un triste constat : « les enfants n’ont pas accès aux soins, alors je suis devenue humanitaire ».
Ensuite elle a créé une association « Terres de sables ».
En 2013, elle décide de tout vendre pour financer ses actions. Il ne lui reste plus que sa Mercedes classe G, son ordinateur et son portable. « Je suis SDF au service des pauvres » me précise t-elle.
« Une solution existe pour chaque problème » affirme t-elle. Elle cherche des solutions locales, nationales puis seulement hors Mauritanie. Elle tisse des liens entre médecins, soignants, ONG, associations. C’est ainsi qu’elle a pu œuvrer pour 2 transferts en France d’enfants avec la « Chaîne de l’espoir », 1 transfert au Maroc. Parfois elle amène du matériel comme des fauteuils roulants…mais c’est surtout une tisseuse de liens. De part sa spontanéité, son énergie, elle attire la sympathie. Elle prend des noms, se renseigne, frappe aux portes, interpelle, sans jamais faillir.
Parfois elle arrive à toucher des sociétés qui lui font des dons. Taittinger par exemples ou des gens plus fortunés. Elle arrivent à mobiliser des amis marocains médecins. Ils viennent en Mauritanie pour soigner des enfants gratuitement.
Une personne touchante, enthousiaste, humaine, rigolote, joyeuse, enthousiaste malgré toute cette misère.
Enfin, ce qui compte pour elle est de dire au monde que la Mauritanie est un endroit sûr.
Qu’un seul mot me reste sur la langue après ces moments passés avec elle : Bravo Christine !!! Quel formidable don de soi.